Le Karaté en quelques lignes :
Le karaté est bien plus qu’un simple art martial. Issu du Japon, il incarne un équilibre subtil entre le corps et l’esprit. L’un des principes fondateurs, énoncé par Gichin Funakoshi, maître en karaté, est « Karate ni sente nashi », signifiant « En karaté, il n’y a pas de première attaque ». Ce principe résume l’essence même du karatéka, dont l’objectif premier n’est pas d’attaquer, mais de se maîtriser et d’agir en défense.
Le karaté, art du combat à mains nues, enseigne la maîtrise des « armes naturelles » du corps, telles que les poings, les pieds et les coudes. Toutefois, son enseignement va bien au-delà des techniques physiques. Il vise à cultiver l’esprit du pratiquant, en le guidant sur un chemin de persévérance et de discipline, souvent appelé le « dô », signifiant la « voie ». L’importance du chemin, plus que le but en soi, est au cœur de cette philosophie.Les valeurs fondamentales du karaté reposent sur des principes moraux tels que l’honneur, la loyauté, la sincérité, le courage, la bienveillance, le respect et la droiture. La pratique régulière mène au contrôle de soi et à l’humilité, valeurs essentielles pour un comportement exemplaire dans et en dehors du dojo.
Arts martiaux en quelques lignes :
Les arts martiaux tirent leurs racines de pratiques millénaires combinant discipline physique et développement spirituel. Il y a environ 1400 ans, Daruma (Bodhidharma), fondateur du bouddhisme zen, introduisit en Chine des enseignements qui alliaient renforcement du corps et élévation de l’esprit. À travers des traités tels que l’Ekkin-Kyõ, il développa des méthodes d’entraînement progressif, visant à améliorer la force et l’endurance, nécessaires pour supporter les exigences physiques et mentales de la discipline.
Ces enseignements prirent forme dans le célèbre monastère de Shaolin, en Chine, où les moines, inspirés par les préceptes de Daruma, transformèrent ces pratiques en une méthode de combat non armé connue sous le nom de Kung-Fu ou Kempo. L’entraînement au monastère de Shaolin, mêlant rigueur physique et méditation, devint un modèle pour de nombreuses écoles d’arts martiaux qui suivirent. Ces écoles perfectionnèrent les techniques et étendirent leur enseignement au-delà des frontières de la Chine.
Les arts martiaux, qu’il s’agisse de Kung-Fu, de karaté ou d’autres disciplines, partagent un même objectif : l’harmonie entre le corps et l’esprit, à travers une pratique rigoureuse et une recherche constante de maîtrise de soi.
MAÎTRE DARUMA
Histoire du karaté
Le karaté est né sur l’île d’Okinawa il y a environ 500 ans, suite à l’interdiction des armes décrétée par le roi Hashi de la Dynastie Sho. Les habitants développèrent des techniques de défense secrètes, utilisant des outils agricoles comme armes, donnant ainsi naissance au Kobudo. En 1600, l’interdiction fut renforcée après la conquête du royaume par le Seigneur Japonais de Satsuma.
Influencé par la Chine, le karaté d’Okinawa se développa grâce à des échanges culturels. Une légende raconte qu’un maître nommé Sakugawa apporta le karaté de Chine à Okinawa. Au 17e siècle, quelques émissaires chinois se rendirent sur l’île d’Okinawa enseignant leur art du combat aux habitants, laissant en héritage quelques katas.
Avec le temps, le karaté fusionna les techniques locales et chinoises, devenant une discipline offensive appelée Karatédo, « la voie de la main vide ». Gichin Funakoshi introduisit le karaté au Japon en 1921, en fondant l’École Shotokan. D’autres écoles, comme le Shito Ryu et le Goju Ryu, furent fondées respectivement par Maîtres Mabuni Kenwa et Miyagi Chojun. Le karaté se différencia des arts chinois en restant une méthode de combat efficace.
Après la Seconde Guerre mondiale, le karaté perdit partiellement son aspect martial pour devenir un sport offensif.
Le mot Karaté est formé par deux caractères, le premier est « kara » (vide) et le deuxième est « te » (main). Ainsi, en ajoutant la particule « Do », cela nous donne : « La Voie de la Main Vide »
L’école Shito Ryu
L’école Shito-Ryû a été fondée par Kenwa Mabuni (1887-1952), un élève des maîtres Anko Itosu et Kanryo Higaonna, symbolisant ainsi une synthèse des techniques du Shuri-Te et du Naha-Te. Le nom « Shito » est une contraction des noms de ses deux maîtres, « Shi » pour Itosu et « To » pour Higaonna, rendant hommage à leur enseignement. L’emblème de l’école représente l’harmonie et la paix.
Le style Shito-Ryû se distingue par la subtilité de ses techniques, mettant l’accent sur la vitesse et la précision plutôt que sur la puissance brute. L’utilisation du bassin et des déplacements corporels renforce les techniques de déviation. Historiquement, cette habileté technique a permis au Shito-Ryû, ainsi qu’au Wado-Ryû, de remporter des succès lors des compétitions.Kenwa Mabuni, en tant que maître ouvert aux autres disciplines martiales, a contribué à moderniser le karaté. Il a introduit des protections lors des combats, empruntées au Kendo et aux sports européens, contrairement à d’autres maîtres qui préféraient préserver le secret du karaté traditionnel. Ses écrits détaillés ont permis de transmettre les connaissances les plus avancées du karaté de son époque, contribuant ainsi à l’évolution du karaté moderne.
Emblème de la famille Mabuni